La méprise

Nous avions convenu de nous rencontrer à la gare où son train devait arriver vers 15 heures. Elle aurait dans la main une rose rouge et moi de même. C'était notre signe de ralliement, nous ne pouvions pas nous manquer ainsi. Elle devait ne pas ouvrir la bouche mais seulement acquiescer en baissant les yeux lorsque je lui demanderai qui elle était ainsi en avions nous décidé auparavant au cours de nos nombreux mails. Elle avait enfin décidé de sauter le pas et de jouer la soumise jusqu'au dimanche soir où elle devrait repartir. Elle ne savait rien de moi, juste qu'elle devait m'obéir en tout et se plier à chacun de mes désirs. Nous nous étions auparavant mis d'accord sur l'étendue des plaisirs et déplaisirs auxquels elle acceptait de se soumettre.

Son train arriva bientôt et je la vis descendre du wagon, ses yeux me cherchant dans la foule des voyageurs. Je m'approchai d'elle et lui expliquait rapidement qui j'étais : elle baissa les yeux, c'était elle! Je lui fis signe de me suivre et elle m'emboita le pas avec un soupçon d'hésitation, vite réprimé me sembla-t-il! Nous nous dirigeâmes vers les toilettes des hommes et en chemin je lui expliquai ce que j'attendais d'elle : elle devrait aller dans une cabine, se déshabiller toute entière et lorsque je frapperais à sa porte, elle devrait me passer tous ses habits et attendre, le verrou ouvert, que je revienne. J'avais l'intention de faire semblant de partir et de voir ce qu'elle ferait si par hasard quelqu'un essayait d'ouvrir sa porte. Elle me regarda avec de grands yeux étonnés puis sourit et, de nouveau, elle baissa les yeux : j'avais eu le temps de voir qu'ils étaient d'un bleu magnifique... Nous entrâmes donc ensemble dans les toilettes sous les regards amusés ou perplexes des hommes qui se trouvaient là. Elle s'enferma puis attendit que je frappe à la porte! Je la fis languir un moment puis frappai et elle me tendit un sac en papier qui contenait les vêtements qu'elle portait en arrivant. J'entendis bientôt le verrou s'ouvrir et je lui anonçai que je l'abandonnai pour un moment et lui ordonnai de m'attendre, comme convenu...

Bien sûr je restai dans les toilettes, décidé à la faire attendre une bonne demi-heure, espérant quand même que personne n'essaierai d'entrer dans sa cabine. Un petit futé semblait avoir repéré notre manège et entra dans la cabine adjacente à la sienne. Il s'agissait de ces cabines où l'on peut regarder par dessus la paroi ou même par dessous et je me demandais bien si le jeune homme allait jeter un oeil de l'autre côté de la mince cloison... J'imaginais ma belle inconnue attendant avec angoisse, nue et guettant la porte qui risquait à tout instant de s'ouvrir! Je m'approchai à grand bruit et commençait lentement à pousser sa porte qui commençait à s'ouvrir : aussitôt, je la sentis se refermer brusquement, j'insistai mais, derrière, mon inconnue poussait de toutes ses f o r c e s et bientôt elle réussit à la refermer complètement, elle semblait hésiter, attendre à nouveau au risque que la porte ne s'ouvre en grand cette fois-ci ou refermer le verrou bien que ce soit contraire aux consignes... Je m'éloignai de la porte en souriant, elle obéissait bien songeai-je admiratif!

La demi-heure étant écoulée je frappai deux coups à sa porte et lui repassai le sac contenant ses vêtements en ayant toutefois enlevé les sous vêtements que j'avais jeté dans la poubelle. Elle n'en aurait pas besoin pour ces deux jours d'ailleurs elle en avait certainement d'autres de rechange dans son sac de voyage que j'avais gardé avec moi.

Elle ressortit très vite de la cabine ayant revêtu ce qu'elle portait tout à l'heure, une jupe très courte et un tee-shirt très moulant, elle était craquante ainsi. Elle se dirigea vers le lavabo pour se rafraîchir, elle se pencha en avant pour boire au robinet et les deux hommes qui venaient d'entrer n'en perdirent pas une miette et j'eus alors une inspiration subite. Je m'approchai vivement et l'aspergeai d'eau, mouillant son tee-shirt et sa jupe pour dévoiler encore plus ses formes rebondies. Elle soupira, visiblement mécontente mais n'osant rien dire et nous sortîmes. Nous allâmes nous asseoir à la terrasse d'un café empli de monde et je lui demandai de ne pas serrer ses genoux et de se tenir bien droite, les mains bien à plat sur la table. Elle fixait le plateau de la table évitant mon regard tout autant que celui des passants qui ne se privaient pas de l'observer, certains à la dérobée et d'autres plus ouvertement! Je commandai à boire pour nous deux et nous bûmes, moi par petites gorgées et elle d'un trait... Je l'observai, pensif! Je la trouvais bien obéissante pour une soumise débutante...

Alors elle me regarda droit dans les yeux et éclata d'un petit rire aigrelet! « Finis de jouer, maintenant, » fit-elle! « Tu es bien gentil mais je n'ai pas le temps, une autre fois, si tu veux... »

J'étais ahuri et je failli la rappeler à l'ordre, croyant que, en bonne soumise, elle me testait mais elle m'arrêta aussitôt : « il y a eu maldonne, ce n'est pas moi que tu attends... mais j'étais curieuse, je voulais voir jusqu'où tu irais! Regardes par là... » Elle me montra un jeune homme rigolard et je reconnu celui que j'avais vu aux toilettes. Elle s'était bien foutue de moi! J'étais particulièrement honteux... Et ils rigolaient maintenant ouvertement tous les deux, sous les regards étonnés des autres clients. Le jeune homme s'approcha, me salua et s'invita à notre table. La belle me le présenta aussitôt : « Voici Albert, mon mec, c'est un expert, il pourrait te filer des tuyaux si tu veux! »

Je bégayai et marmonnait un bonjour embarrassé. Lui aussi riait! « Les méprises, ça arrive, que veux-tu! » Et ma belle inconnue ajouta : « quand tu m'as abordé, j'ai d'abord été étonnée et en t'écoutant un moment j'ai tout de suite compris ce que tu voulais... et je t'ai fait marcher! Et j'ai vraiment passé une demi heure à poil dans les chiottes, je commençait à trouver le temps long d'ailleurs... »

Sonné, je répliquai : « mais la rose rouge alors? C'était bien le signal convenu pourtant! »

Elle haussa les épaules : « Oh ça c'est le hasard! Avec Albert on joue toujours à ça, on fait semblant de se rencontre pour la première fois et on a chacun une rose rouge... Au fait!? »

Albert se racla la gorge : « Tu attendais une femme avec une rose rouge, c'est bien ça? Ca me dit quelque chose... » Il fit semblant de se souvenir tout soudain de quelque chose d'important : « Une jolie nénette, oui, superbe et, heu... très désireuse de bien faire! Elle m'a pris pour toi, je le crains... Je lui ai raconté qu'une soumise devait se soumettre à toute personne qui se présenterait comme son maître, elle a un peu hésité mais finalement elle a accepté : si tu es bien le maître qu'elle attend, elle t'obéira en tout!...Et elle semble très obéissante... pour une débutante! »

J'avais cru que mon week end était fichu mais peut-être pas, en fin de compte : « Qu'est-ce que tu en as fait? Où est-elle? Et, heu... à quoi ressemble-t-elle? »

« -Oh, tu la reconnaîtras sans mal : je l'ai laissée là où tu avais mis ma copine... Elle est à poil, elle ne risque pas de se sauver! » Il me lança une espèce de clé : « Elle s'est enfermée, avec ça tu pourras ouvrir sans problème... Pour le reste, c'est à toi de jouer... Je suis sûr que tu vas passer un excellent week-end! » Il me lança une autre clé : « Et j'ai mis son sac à la consigne avec toutes ses fringues, ça peut aussi servir, on ne sait jamais.. »

Il se leva et en se tournant vers sa compagne, il lui lança : « je n'ai pas retrouvé tes sous vêtements, je ne sais pas ce qu'ils sont devenus! »

Et elle, mimant une feinte colère, répliqua : « Hum..., c'est bien vrai ça? » Elle se retourna vers moi, tout sourire cette fois : « il adore ça, que je me trimbale à moitié à poil! Moi aussi, à vrai dire... »

Ils s'éloignèrent, la main dans la main, la croupe de ma belle inconnue dansant sous la jupe trop courte...

Je me levai à mon tour et allai vers les toilettes des hommes où cette autre inconnue m'attendait : à quoi ressemblait-elle? Serait-elle aussi obéissante, aussi soumise? Je m'approchai de la porte où était sensée se trouver, nue et impatiente, offerte et soumise, la femme à la rose rouge, celle que j'attendai vraiment et avec laquelle j'avais échangé de nombreux mails... Je ne croyais qu'à moitié à ce qu'avait raconté cet Albert, il s'était sûrement foutu de moi. J'hésitai et poussait la porte : elle était fermée! Je frappai deux petits coups et une voix, à l'intérieur, une voix de femme, douce et sensuelle, une voix timide, une voix soumise demanda : « C'est vous, mon maître? »

Avec la clé, j'ouvris la porte doucement, assurément j'allai passer un très bon week end, à n'en pas douter!...